Sur fond de pandémie mondiale, c’est l’étonnant constat que nous livre notre relevé sur « les chiffres de la crédibilité », tous sports confondus, au terme du premier semestre de l’année, par rapport à l’an passé à la même époque.


Dans une situation sanitaire de cette ampleur, l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) avait reconnu le 23 mars dernier qu’en raison de la pandémie liée au Covid-19, elle suivait de près les réductions ou les annulations temporaires des tests antidopage prévus, ajoutant que, de toute évidence, il fallait admettre que la santé publique passe avant la lutte antidopage. Pourtant, on constate que les révélations de cas de dopage présumés ont été plus nombreuses sur cette première moitié de l’année que l’an passé sur la même période. Même si nos chiffres n’ont pas la prétention d’être exhaustif (certaines procédures demeurant confidentielles), nous avons recensé depuis le début de l’année 227 cas contre 190 au premier semestre, l’an passé.

Ne tirons pas pour autant de conclusions hâtives sur le verdict des contrôles effectués au premier semestre 2020. Les cas de dopage présumés font souvent référence à des prélèvements effectués plusieurs mois auparavant. Il y a donc un décalage important entre la période de prélèvement et la date à laquelle une procédure, ou un contrôle positif, est publiquement révélé. Certaines fédérations ne communiquent sur un cas de dopage, qu’à l’issue de la procédure, lorsque l’athlète est sanctionné. D’autres – comme l’UCI ou l’IAAF – font preuve d’une grande transparence sur les cas suspects, dès l’ouverture d’une procédure qui, le plus souvent, déclenche une suspension provisoire de l’athlète en question.

Mais contrairement à l’athlétisme, les cas positifs révélées dans le sport cycliste suivent au premier semestre 2020 une courbe « basse » avec 7 cas, (c’est deux fois moins que l’an passé, à la même date). Parmi ces 7 cas, un seul concerne un coureur évoluant dans une World Team.

Si le Covid-19 nous épargne d’une deuxième vague importante, les compétitions devraient reprendre dès le mois d’août sur un rythme soutenu. Dans cette hypothèse, que nous réserve le deuxième semestre ? L’AMA, dans son communiqué destiné aux athlètes, donnait un premier élément de réponse, en indiquant que le retard pris dans les programmes de contrôles, devraient être corrigé par « des contrôles ciblés supplémentaires ». Les athlètes sont donc prévenus !