Le sujet des corticoïdes a toujours été central pour le MPCC. 10 ans après sa création, le mouvement continue de se battre pour que son usage soit perçu différemment. Témoignages en vidéo.


Les mots de Benoit Vaugrenard sont forts et résument le sentiment qu’ont beaucoup de coureurs à l’égard des corticoïdes : « Faut les interdire, point barre. On sait, on sait pas, on prend, on prend pas. On sait qu’il y en a certains qui jouent encore avec ça. Pour moi, ça devrait être interdit. Depuis longtemps ! » Mais tous sont également conscients d’une chose – comme le dit Samuel Dumoulin : « C’est un vaste débat ». Comme sur beaucoup de sujets médicaux, les avis divergent selon les cultures et empêchent de facilement trouver un consensus sur ces questions qui nécessitent d’être clarifiées.

Au sein du MPCC, les équipes membres s’engagent à mettre au repos tout coureur subissant un effondrement de son taux de cortisol. Car il « existe un risque sanitaire de décompensation, un risque qui est mortel », martèle le Dr Armand Mégret, médecin consultant du MPCC. Le Dr Arthur Molique, médecin responsable de l’équipe Cofidis, appuie ce propos : « Les coureurs ont compris que l’intérêt pour eux, c’était de ne pas les mettre en danger ». Ils s’appuient, comme le MPCC l’a toujours fait, sur les études réalisées par des experts endocrinologues.

Face à un effondrement du taux de cortisol, l’équipe membre du MPCC ne se pose la question de savoir si la prise de corticoïdes a été licite ou illicite : elle n’aligne pas son coureur au départ de la compétition. Dans certains de ces cas de figure, des équipes qui s’étaient engagées à respecter le règlement du MPCC ont pris la décision de quitter le mouvement.

Le Dr Arthur Molique est cependant catégorique tant sur les dangers de la pratique du sport suite à une prise de corticoïdes à haute dose que sur son impact sur les performances. « Elles ont un effet euphorisant, ce sont de puissants antalgiques, de puissants anti-inflammatoires. Il y a un effet stimulant, psycho-stimulant. Aujourd’hui, à mon avis, la preuve n’est pas à faire que cela puisse être des molécules à usage dopant, ou en tout cas n’entrant pas dans le cadre des bonnes pratiques médicales. »

Pour toutes ces raisons, le MPCC continue, pour sa 11e année d’existence, à demander à l’UCI et à l’AMA une réglementation commune à tous sur l’usage des substances à base de cortisone. Cela fait partie des points sur lesquels le mouvement avait alerté les candidats à la présidence de l’UCI en septembre 2013. Certaines des recommandations faites ont depuis été concrétisées : règle d’auto-suspension des équipes en cas de plusieurs cas de dopage, augmentation de la durée des sanctions pour les contrôles positifs aux produits dits « lourds ».