Avec Orica-GreenEdge, on compte désormais plus de moitié des équipes World Tour adhérentes ou candidates à l’adhésion au MPCC, c’est un cap important ?

Même si notre mouvement existe depuis 2007, il y a quelques mois encore, nous n’étions qu’un groupuscule. Aujourd’hui avec 10 équipes World Tour sur 18, c’est déjà un beau score,  auquel il faut ajouter 15 équipes de D2 et 12 équipes de D3. Alors oui ! Avec 37 équipes au MPCC, J’espère un effet de bascule et là, ça risque de changer beaucoup de choses. Si l’on organisait demain des élections, notre groupe l’emporterait !

L’affaire Armstrong a-t-elle été le seul élément déclencheur dans les demandes d’adhésion massives au MPCC de ces dernières semaines ?

Armstrong a déclenché  une réaction en chaîne. Certains managers – des coureurs aussi – ont réagi spontanément, des Ligues, et des Fédérations nationales ont pris position, mais aussi certains organisateurs et pas des moindres. Mais soyons réalistes : si la vérité n’avait pas éclaté autour de l’affaire Armstrong, nous serions toujours une minorité agissante. D’un autre coté, si entre managers, nous étions tous tombés d’accord, l’AIGCP aurait pu faire sienne les positions éthiques que nous défendons et le MPCC n’aurais pas de raison d’exister.

La mise en garde de Christian Prudhomme et du Tour de France en octobre, n’a t-elle pas incité des managers à rejoindre de façon opportuniste le MPCC ?

Si c’est l’idée que se font certains de nos valeurs, on sera vite fixé. En réalité, personne n’a de pistolet sur la tempe pour adhérer. Si tu viens au MPCC, c’est que tu revendiques une certaine éthique. Par exemple, la non autorisation des corticoïdes en course. Personne ne nous oblige à le faire : ni l’UCI, ni l’AMA. Pourtant : utiliser les « corticos » de manière détournée, c’est du dopage. Pour les membres du MPCC, la question est réglée. Si des équipes ne sont pas d’accord avec ce principe, c’est à elles d’en répondre et aux journalistes de les interroger.

Pour vous, c’est important que les coureurs portent le bracelet bleu pour défendre vos prises de position ?

Oui. Je pense que c’est un élément distinctif qui aura son importance. Dans le passé les coureurs étaient pris à partie. Dès qu’ils se démarquaient, ils étaient raillés par leurs collègues. Maintenant, on veut montrer que c’est aux autres de baisser la tête. Plus à nous.

Les coureurs – grands, moyens, petits – de notre mouvement doivent être fiers de dire : je suis sain et je le revendique. Il n’y a plus de réticence à avoir : Aujourd’hui, nous sommes ma-jo-ri-tai-res