Le Conseil d’Administration du MPCC s’est réuni ce lundi 1er mars, en visioconférence, puis le mouvement a tenu ce mardi 2 mars son Assemblée Générale annuelle. Plusieurs sujets importants ont été débattus.


Le Conseil d’Administration a voté pour la constitution de son Bureau, qui est la suivante pour l’année 2021 :

  • Président : Roger Legeay
  • Vice-Président : Iwan Spekenbrink (Team DSM)
  • Trésorier : Sébastien Hinault (Arkea-Samsic)
  • Trésorier-adjoint : Marc Sergeant (Lotto-Soudal)
  • Secrétaire : Philippe Senmartin (Total-Direct Energie)
  • Secrétaire-adjoint : Franck Trajber (Cofidis Solutions Crédit)
  • Médecin référent : Dr Pierre Lebreton
  • Membre : Christophe Brandt (Bingoal-WB)
  • Membre : Gianni Savio (Androni Giocattoli-Sidermec)
  • Membre : Vincent Lavenu (AG2R Citroen Team)

Lutte antidopage, sécurité des coureurs, environnement

Les membres du mouvement ont pris note de l’annonce de l’interdiction par l’Agence Mondiale Antidopage (AMA), à compter de 2022, de l’usage des glucocorticoïdes quel que soit le type d’injection. C’est un sujet qui anime nos Conseils d’Administrations et nos Assemblées Générales depuis de nombreuses années. En 2007, année de la création du Mouvement Pour un Cyclisme Crédible, déjà des règles internes concernant l’utilisation des ces substances étaient adoptées par les membres du mouvement, sur la base du volontariat. Le MPCC a organisé, depuis 2009, 4207 tests de cortisolémie avant une majorité d’épreuves de grande envergure, comptant pour cela sur la participation et le soutien des équipes et des coureurs. Mener ces tests n’est pas la vocation du mouvement. L’annonce d’une réglementation plus restrictive sur les glucocorticoïdes est donc une bonne nouvelle. Toutefois, le MPCC continuera de procéder à tes tests de cortisolémie, dans le cadre de la santé, en 2021.

 

Le MPCC lance l’alerte sur le mésusage de ces substances depuis de très nombreuses années et se réjouit qu’un consensus puisse être trouvé à ce sujet. Le mouvement veut toutefois conditionner sa satisfaction au procédé exact retenu pour la réglementation à venir, attendant de l’AMA et de l’Union Cycliste Internationale (UCI) des précisions pour s’assurer de la réelle capacité de cette interdiction à augmenter la crédibilité du sport cycliste et favorise l’égalité des chances. Nous continuons et continuerons de veiller à “garder la lumière allumée”, en tenant notre rôle de lanceurs d’alerte, aux côtés des instances. 

Le mouvement demeure ainsi vigilant sur des sujets majeurs comme les cétones, substance dont les médecins d’équipes membres s’engagent à ne pas encourager l’utilisation par leurs coureurs. Le MPCC demande à l’AMA et l’UCI d’accélérer leurs études sur les cétones pour permettre de disposer d’une connaissance complète des effets de cette substance.

Cela doit par ailleurs convaincre les équipes qui n’ont encore pas souhaité rejoindre le MPCC, ou celles qui ont décidé de quitter le mouvement, notamment en raison de la stricte conviction de ses membres sur le sujet des corticoïdes, à revoir leur position.

Le MPCC a également pris connaissance des nouvelles mesures du Conseil du Cyclisme Professionnel (CCP) concernant la sécurité des coureurs et la préservation de l’environnement. La lutte pour la crédibilité du cyclisme ne se résume pas à la seule lutte anti-dopage. Nous accueillons donc favorablement ces décisions car elles répondent à un devoir d’exemplarité qui bénéficie à l’image de notre sport. 

Décisions des organisateurs et contexte sanitaire

Les membres du mouvement se sont émus de l’identité des équipes invitées par RCS Sport sur le prochain Tour d’Italie. Le MPCC ne souhaite pas s’immiscer dans les choix des organisateurs. Il s’étonne en revanche de la non-prise en considération du critère éthique : deux équipes parmi les quatre qui ont bénéficié d’une wild card ne sont pas membres du MPCC (Eolo-Kometa et Vini Zabu-Brado-KTM). Le cas de Vini Zabu-Brado-KTM est plus problématique : l’équipe, qui fut par le passé membre du MPCC et a décidé de stopper son engagement auprès du mouvement, a subi un contrôle positif sur le Tour d’Italie 2020. Cet épisode regrettable aurait dû peser dans la décision des organisateurs, dont il apparaît difficile de comprendre la teneur réelle des critères de sélection, aussi bien sur le plan éthique que sportif.

Chaque fin de saison, le MPCC met en évidence l’identité des équipes de division UCI ProTeams ayant été récompensées d’invitations sur les épreuves WorldTour. En 2020, et ce n’était pas la première fois s’agissant de l’organisateur italien, RCS Sport a fait baisser la moyenne de wild cards attribuées à des équipes membres du MPCC, ne suivant pas l’exemple d’autres entités organisatrices majeures, comme ASO ou Flanders Classics. 2021 ne laisse pas augurer une amélioration, au contraire. Encore une fois, le MPCC n’a pas pour objectif de dicter aux organisateurs leurs choix de sélection d’équipes invitées, mais est convaincu qu’offrir une place sur une épreuve de la visibilité du Tour d’Italie à une équipe ayant subi un contrôle positif sur la dernière édition en date de l’épreuve ne va pas dans le sens souhaité pour l’image de notre sport.

Le MPCC tient à rappeler son soutien à tous les organisateurs de courses cyclistes. La saison 2020, perturbée par les conséquences de la crise de la Covid-19, a vu une immense majorité d’épreuves s’adapter avec grand professionnalisme aux contraintes sanitaires requises. Tous les sports ne font pas preuve d’une telle rigueur dans l’application de la réglementation et n’ont pas à se targuer d’aussi bons résultats quant à la bonne tenue de leurs événements sportifs. En ce sens, le MPCC félicite également tous les acteurs du sport cycliste : équipes, coureurs, membres d’encadrements, sponsors, ainsi que tous les corps de métiers accrédités sur les courses. La conscience et la responsabilité des personnes qui font vivre ce sport, dans ce contexte difficile, attestent de la grande force du cyclisme et de sa capacité à faire preuve d’exemplarité pour garder son image intacte.