Dans quelle mesure avez-vous pris en compte les équipes membres du MPCC pour composer le plateau du prochain Critérium International (23-24 mars) ?

Nous avons sélectionné la totalité des équipes MPCC titulaires qui étaient candidates – onze équipes en l’occurrence. On a ensuite complété en fonction du plateau, avec les équipes qui pouvaient aligner les meilleurs leaders par ailleurs. Et c’est une règle que nous souhaitons appliquer à toutes nos épreuves Hors-Classe [NDLR : Tour du Qatar, Tour d’Oman et Paris-Tours]

Quel message souhaitez-vous faire passer aux organisateurs, concernant la position de l’AIOCC (Association internationale des organisateurs de courses cyclistes), dont vous êtes le Président, par rapport au MPCC ?

La position de l’AIOCC est celle que j’ai développée lors de son assemblée générale, au mois de novembre, à Paris : priorité est donnée aux équipes du MPCC. Cela ne veut évidemment pas dire qu’il ne faille inviter que des équipes appartenant au MPCC. Mais le MPCC impose des règles plus strictes à ses propres équipes, à ses propres coureurs, et je m’en félicite. A valeur égale, il faut montrer que les équipes du MPCC défendent un cyclisme que l’on aime, le cyclisme d’un monde meilleur. Pas d’un monde parfait, mais d’un monde meilleur. A titre d’exemple, pour les épreuves ASO, la totalité des invitations sur les épreuves World Tour sont données à des équipes MPCC.

La notion de période probatoire, mise en place par le MPCC pour certains nouveaux membres, est-elle importante à vos yeux ?

Oui, c’est une décision qui me satisfait pleinement, et qui s’aligne clairement sur la philosophie du MPCC. Chacun veut tendre vers un cyclisme meilleur, et il est parfois nécessaire d’attendre un peu pour voir si les comportements vont évoluer, au delà de la déclaration d’intention. Le MPCC a affirmé dès le départ ne pas fermer la porte à ceux qui veulent rejoindre le mouvement. Mais au vu de ce qui a pu parfois se dérouler dans le passé, c’est une bonne décision de mettre en place cette période probatoire. Les équipes en « probation » ont un an pour faire la démonstration de leurs réels efforts et – si tout se passe bien – elles seront ensuite acceptées de plein pied dans le MPCC. Mais oui, en effet ! cette période probatoire était nécessaire pour le MPCC, pour sa crédibilité, et pour tous ceux qui défendent ses valeurs.

L’UCI (qui a commencé à le faire, en prenant position sur les corticoïdes) doit-elle s’aligner sur les dispositions adoptées par le MPCC ?

La difficulté, c’est que ces règles que s’imposent les membres du MPPC sont plus strictes que le propre Code mondial antidopage. Cela revient, d’une certaine manière, à sortir du monde du sport en général et des règles qui le régissent. Naturellement, si ces règles étaient adoptées par une fédération, elles seraient imposées à tout le monde, et ce serait mieux compris par tout le monde.

Ne risque-t-on pas d’évoquer un cyclisme à 2 vitesses, sous prétexte que huit équipes World Tour n’adhèrent pas au MPCC ?

Non, parce que toutes les équipes ont, de toute façon, l’obligation de respecter le Code mondial antidopage – qu’elles soient membres du MPCC, ou non. Certains se disent qu’ils doivent s’imposer des règles encore plus strictes, mais ça ne veut pas dire que les autres ne respectent pas les règles du Code mondial antidopage, qui régit le monde du sport, au delà du cyclisme.

La banque LCL, sponsor de 25 ans du maillot jaune, ainsi que PMU, sponsor du maillot vert, ont rejoint récemment le MPCC, vous y êtes pour quelque chose ?

Non, mais je me réjouis que l’on partage les mêmes idéaux. C’est d’ailleurs pour ça que LCL est le premier partenaire privé du Tour de France et le plus fidèle depuis trente ans. C’est le même cas de figure pour le PMU, qui est partenaire du Tour de France depuis plus de vingt ans. Il n’y a pas de hasard. A travers les difficultés des uns et des autres, « l’autre » était toujours là. Cela veut simplement dire que l’on partage la même philosophie, et que l’on a envie d’un cyclisme crédible, qui est exactement celui que défend le MPCC.