A l’occasion du bilan 2023 des « Chiffres de la Crédibilité », le MPCC prend note de la trentaine de cas de dopage révélés dans notre sport. Malgré ce chiffre stable par rapport à 2022, notre groupement rappelle qu’il est plus que jamais légitime dans la lutte contre le dopage.

Le livre de l’année 2023 s’est refermé il y a quelques jours avec un constat clair : les cas de dopage révélés dans le sport de haut niveau, qu’ils le soient par des enquêtes de police, de journalistes, par des instances antidopage indépendantes des fédérations internationales ou par des agences nationales antidopage, sont en augmentation. Nous avons recensé l’année dernière 620 cas de dopage dans le sport de haut niveau contre 587 en 2022, soit une augmentation d’environ 6%.

Certains sports sont touchés par cette hausse : l’athlétisme, toujours en haut de l’affiche, avec 151 cas (contre 133 en 2022) révélés par les agences nationales, la presse, ou l’AIU (Athletics Integrity Unit) ; ou encore le MMA (15 contre 12), violemment secoué par des scandales impliquant certaines de ses stars (Usman Nurmagomedov, Conor McGregor) et notamment la fin de la collaboration entre l’USADA, l’agence antidopage américaine, et l’UFC, la plus grande ligue mondiale de MMA, effective depuis le 1er janvier.

Le fléau du dopage commence également à émerger en Inde, l’un des pays les plus cités dans les cas de l’année 2023 et marqué par des scènes surréalistes de fuites d’athlètes, se substituant à des contrôles urinaires lors du championnat régional de l’Etat de Delhi, en septembre dernier.

Enfin, le cas du football (45 cas contre 17) reste à relativiser puisque nous relevons également les affaires de fraude sportive. Le 16 novembre dernier, la Ligue de football professionnel (LFP) a publié une liste de plusieurs dizaines de joueurs condamnés à des matches de suspension (ferme ou avec sursis) et à des amendes pour des paris (interdits par le Code du sport) effectués lors de la saison 2022-2023. Les coupables sont majoritairement de jeunes aspirants (18 à 23 ans) évoluant dans des clubs de Ligue 1, Ligue 2 et National 1.

UN NOMBRE DE CAS STABLE EN CYCLISME

Et dans ce climat délétère pour un sport de haut niveau propre, le cyclisme a déploré 28 cas de dopage, soit un niveau plus ou moins similaire à celui de 2022 (29 cas). Cependant, l’année 2023 a été marquée par quatre affaires qui concernaient des coureurs du World Tour :

2 contrôles positifs rétroactifs

– Miguel Angel Lopez, dont le contrôle remontait à la période préparatoire au Tour d’Italie 2022
– Robert Stannard, notifié d’une « violation des règles antidopage » par l’UCI dans le courant du mois de juin mais pour une période incriminée remontant aux saisons 2018 et 2019

Et :

– Michel Hessman, suspendu par son équipe pour un contrôle positif à un diurétique
– Alex Baudin, contrôlé positif par l’UCI au Tramadol lors de la dernière édition du Tour d’Italie et déclassé de l’épreuve

Notons également que le Tramadol est sur la liste de l’AMA des produits interdits uniquement depuis le 1er janvier 2024.

Lors de l’assemblée générale de notre mouvement, le 23 octobre dernier, nous rappelions à juste titre que le climat suspicieux autour de notre sport était toujours latent. Les grandes formations qui dominent le World Tour qui ne sont pas membres de notre mouvement sont invitées à nouveau à nous rejoindre et être actrices de la lutte anti-dopage. Le MPCC reste ouvert à tous : coureurs, managers, personnels encadrants, agents de coureurs ou sympathisants de notre sport. Mais il engage à respecter des règles strictes et nécessaires pour que le cyclisme de haut niveau reste crédible. Il est primordial d’être acteur dans la lutte antidopage, ce que nous avons fait en effectuant des tests réguliers de cortisolémie ; en poussant à l’interdiction du Tramadol, ajouté à la liste des produits prohibés par l’AMA depuis le 1er janvier ; en promouvant l’action de l’ITA (International Testing Agency), etc.

Deux tiers des équipes professionnelles masculines font confiance au volontariat du MPCC et nous encourageons aussi vivement les acteurs du cyclisme féminin à nous rejoindre pour que cette nouvelle année soit placée sous le signe d’une crédibilité renforcée, auprès du grand public, de nos supporters et de nos partenaires.