A l’issue du troisième trimestre, les Chiffres de la Crédibilité confortent le MPCC dans son discours de vigilance face au dopage. En plus des soubresauts constatés dans certains sports et pays dans cette lutte, les données récentes sur le cyclisme indiquent que le combat est loin d’être gagné.

Engagé dans la lutte contre le dopage depuis sa création, le MPCC a toujours exprimé la nécessite de « garder la lumière allumée » face à ce fléau, tant pour le cyclisme, qui a fait des efforts considérables, que pour le sport en général. Notre mouvement a pris clairement position ces derniers mois sur de nouvelles pratiques qui mettent en péril la crédibilité du cyclisme : l’utilisation de nouveaux antidouleurs tels que le Tapentadol, l’usage des cétones, dont l’impact à long terme sur la santé reste peu connu compte tenu des différentes études publiées sur le sujet, ou encore l’inhalation de monoxyde de carbone, potentiellement mortelle si elle n’est pas rigoureusement encadrée.

Nous saluons les rapides prises de position de l’Union Cycliste Internationale (UCI) quant à certaines de ces pratiques, sans attendre d’éventuelles décisions au plus haut niveau, par l’Agence mondiale antidopage (AMA). Alors que l’AMA avait mis une décennie à placer le Tramadol sur la liste des produits prohibés, l’instance devrait être beaucoup plus réactive sur l’usage répété de monoxyde de carbone puisque son interdiction devrait être effective au 1er janvier 2026. Une interdiction dont se réjouit le MPCC et qui démontre que les acteurs de l’antidopage doivent être déterminés dans la lutte.

Garder la lumière allumée

Le MMA en ligne de mire de l’antidopage ?

Malgré tout, ce combat est loin d’être gagné et les Chiffres de la Crédibilité en sont l’illustration. Au 30 septembre, nous avons recensé près de 600 cas de dopage dans le monde, chez les athlètes de haut niveau. La répartition par pays et par sport nous amène à tirer plusieurs constats. L’athlétisme, qui est fréquemment le sport le plus contrôlé par les agences antidopage nationales et internationales, cumule le plus de cas avec 108 athlètes déclarés « positifs », devant l’haltérophilie (38) et le MMA (35).

La positon du MMA est intéressante à plus d’un titre du fait de la structure compétitive de ce sport, entre des fédérations internationales (GAMMA et IMMAF), qui ont choisi de confier leurs contrôles à un acteur majeur qu’est l’ITA (International Testing Agency), et des ligues privées, essentiellement américaines et considérées comme les plus relevées au monde, dont l’attitude face au dopage reste ambigüe. En effet, l’UFC, en 2024, et la PFL, il y a seulement quelques jours, ont décidé de ne plus déléguer leurs contrôles à l’agence antidopage américaine (USADA) et sollicité d’autres organisations dites « indépendantes ». Ces changements interrogent d’autant plus que les barèmes de sanction de ces agences sont bien plus cléments que ceux imposés par l’AMA. En France, 4 combattants ont déjà été sanctionnés par l’AFLD, cette année, à l’issue de rencontres organisées par la ligue Ares. L’évolution des Chiffres pour le MMA en 2026 sera donc à suivre tout particulièrement.

L’Inde doit faire des efforts

Sur le plan national, l’Inde est en tête des pays les plus touchés avec 94 cas de dopage et de fraude sportive révélés après les trois premiers trimestres 2025, devant la Russie (71) et la France (41), cas sur lequel des précisions sont à apporter. La tendance que nous notons suit les relevés de l’AMA, listant l’Inde parmi les pays les plus à risque face au dopage (plus de 200 cas en 2023 selon l’instance). Cette situation est d’autant plus problématique que l’Inde s’affaire pour candidater à l’organisation des Jeux olympiques d’été de 2036. Le comité olympique local (IOA) a d’ailleurs choisi en conséquence de réorganiser le comité disciplinaire de la NADA India, l’agence antidopage nationale, pour renforcer ses contrôles.

En France, les 41 cas ne sont pas tous des cas de dopage puisque 11 athlètes tricolores ont été sanctionnés par l’ITIA, l’agence pour l’intégrité du tennis, pour fraude sportive, le plus souvent en raison de non-dénonciation ou de participation à des paris sportifs, un mal qui gangrène ce sport depuis de nombreuses années. Ces joueurs français évoluent tous au-delà de la 200e place mondiale, à un niveau où les rémunérations sont modestes et donc la tentation de la triche particulièrement présente.

Enfin, on ne peut conclure ce tour d’horizon par nations sans évoquer la situation toujours aussi délicate du Kenya, placé sous surveillance par l’AMA depuis un audit effectué en mai 2024. Son agence nationale, l’ADAK, risquait d’être déclarée non-conforme au Code mondial et pouvait précipiter l’absence du pays à plusieurs compétitions internationales. En réalité, plusieurs membres de l’agence kenyane ont indiqué que ce sont principalement les restrictions budgétaires engagées pour contrôler la dette publique qui mettaient en péril son bon fonctionnement. Après avoir mis l’ADAK à la diète fin 2024 avec un budget prévisionnel divisé par 20, le gouvernement kenyan a finalement accordé l’équivalent de 2 millions de dollars pour la période 2025-2026. Un budget raisonnable mais en baisse significative par rapport aux années précédentes. Ce feuilleton est un signe des défis à venir pour la lutte contre le dopage.

7 nouveau cas en cyclisme

Quant au cyclisme, il ne reste pas à l’abri d’une recrudescence de cas puisque 7 coureurs et coureuses ont été suspendus provisoirement ou sanctionnés au cours du troisième trimestre. L’un d’entre eux, Giovanni Carboni (Unibet Tietema Rockets), est d’ailleurs le premier athlète du niveau Pro Team à être confondu par son passeport biologique depuis trois ans. Son équipe, membre du MPCC, a d’ailleurs appliqué rapidement l’une de nos règles fondamentales en le retirant de son effectif même si elle indique que la période incriminée pour les anomalies est antérieure à son recrutement.

Après les neufs premiers mois de l’année, 16 coureurs et coureuses professionnels sur route, sur piste, en BMX et en VTT ont ainsi été suspendus. Le chiffre reste dans la lignée de ceux relevés depuis une décennie, tournant autour d’une vingtaine de cas de dopage par an. Mais le MPCC ne peut se satisfaire d’un tel statu quo et rappelle que le cyclisme se doit de rester irréprochable et volontariste dans la lutte contre la fraude sportive. Ses acteurs ont l’obligation de rester unis et de se donner les moyens de consolider un sport cycliste le plus sain, le plus professionnel et le plus juste qui soit.

Engagez-vous auprès du MPCC, rejoignez-nous
Soyez acteurs de la lutte contre le dopage  !

Privacy Preference Center