Le témoignage de Michel Thétaz pose les fondations du débat. Pour le directeur de l’entreprise IAM, venir accoler son image à une équipe cycliste, c’est un pari risqué, aujourd’hui encore. Mais c’est un pari qu’il a décidé de prendre, ayant bien conscience que la roue tournera dans le futur, et qu’il sera à cet moment-là beaucoup plus compliqué de se faire une place dans le milieu de la petite reine. Ce choix « anticyclique » est difficile à faire, dans la logique d’entreprise, mais les retombées en valent pourtant bien la peine.

 

L’entretien avec Michel Thétaz, directeur de IAM :

 

 

 

 

 

Tout comme Michel Thétaz, Vincent Lavenu regrette que le cyclisme conserve une image relativement écornée auprès du grand public, et a fortiori, des éventuels investisseurs. Pour le manager d’Ag2r-La Mondiale, le vélo a bien changé, mais faut-il encore en rendre compte en dehors du cercle plutôt fermé de ce sport. Lavenu se félicite néanmoins de l’attitude et de la fidélité des partenaires dans les équipes français. Lui qui est d’ailleurs à la tête de son équipe depuis 25 ans…

 

L’entretien avec Vincent Lavenu, manager de l’équipe AG2R La Mondiale : 

 

 

 

 

 

Si les sponsors ne viennent pas au cyclisme, alors le cyclisme doit aller vers eux. C’est en quelque sorte l’idée générale d’Yvon Sanquer, lui aussi bien conscient de l’étiquette toujours tristement acollée au cyclisme. Le manager de la Cofidis apprécie également la fidélité des partenaires dans l’Hexagone, mais sait pertinemment que ce ne sont pas ces entreprises-là qu’il faut convaincre. Convaincre, c’est aussi donner des arguments et des preuves du bien-fondé du sponsoring dans le cyclisme. Et pour Sanquer, il y en a à la pelle.

 

L’entretien avec Yvon Sanquer, manager de l’équipe Cofidis :

 

 

 

 

Le président de MPCC, Roger Legeay, adopte lui un discours davantage optimiste. Selon l’ancien manager du Crédit Agricole, les partenaires sont toujours aussi présents, voire même plus que dans le passé, et injèctent davantage d’argent qu’il y a quelques années. Il conçoit que le marché est quelque peu bloqué à l’échelle française, mais soutient qu’il y a de la place pour de nouveaux sponsors à l’échelle internationale.

 

L’entretien avec Roger Legeay, Président de MPCC :

 

 

 

 

Directeur marketing de la loterie belge, Marc Frederix est le seul représentant d’un sponsor de ce débat avec Michel Thétaz. Pour lui, il est clair que la page sombre de l’histoire du cyclisme a été tournée, et c’est cela qu’il faut mettre en avant et présenter aux éventuels nouveaux partenaires. Selon Frederix, il manque encore au cyclisme une « plateforme de communication » qui lui permettrait de séduire et d’attirer encore plus de nouveaux sponsors.

 

L’entretien avec Marc Frederix, directeur marketing de la loterie nationale belge :

 

 

La retranscription de l’entretien :

 

« Beaucoup d’équipes, et surtout beaucoup de coureurs, ont vraiment conscience que le dopage n’est pas l’avenir du cyclisme. Je pense que si des sponsors venaient investir aujourd’hui dans le cyclisme, ils auraient la chance de trouver un sport plus propre qu’il y a dix ans. Je pense aussi qu’ils auraient la chance de trouver un sport plus propre avec le cyclisme qu’avec d’autres sports. La pression dans le cyclisme est tellement forte, et il y a tellement de contrôles que le dopage est devenu un problème mineur, et non plus un problème majeur.

 

Le cyclisme aurait besoin d’une plateforme de communication pour prouver aux grandes entreprises que le cyclisme est plus propre aujourd’hui que bien d’autres sports. Il y a beaucoup de passion chez les fans de cyclisme. La popularité et la passion sont de vrais atouts. Il y a aussi le fait que le nom de l’équipe soit le nom du sponsor, mais aussi la proximité. Je pense qu’il est très important qu’on puisse approcher les coureurs. Je pense que c’est un peu différent par rapport à d’autres sports où les champions sont des rois et où on ne peut plus les approcher. C’est très accessible pour le grand public. »