L’AMA continue d’observer et d’évaluer

 

Lors de son dernier rassemblement à Montréal, l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) a étudié avec son groupe d’experts la question d’intégrer ou non le tramadol dans la liste des médicaments interdits. La non-utilisation du tramadol en compétition a fait l’objet d’un engagement formel des médecins d’équipes membres de MPCC lors de l’assemblée générale d’octobre 2013. La conclusion de l’AMA est la suivante : « Le tramadol est maintenu pour l’instant dans le programme de supervision relatif à la liste 2015 des méthodes et substances interdites. Le groupe d’expert va mener une étude d’évaluation globale des analgésiques, narcotiques et tramadol inclus, durant l’année en cours. » L’AMA ajoute que « des récentes discussions avec des experts de la gestion de la douleur du sportif ont indiqué que des opiacés ou narcotiques étaient plus appropriés sur un plan sportif que d’autres analgésiques non-interdits. »

Gérard Guillaume : « Il est irresponsable d’administrer ce médicament à un cycliste dans le cadre de la compétition »

 

L’AMA estime que l’usage du tramadol concerne le sport cycliste plus qu’un autre : « Les dernières données collectées par le groupe de contrôle continuent d’indiquer que le tramadol est plus utilisé dans le cyclisme que dans n’importe quel autre sport. » Médecin référent auprès de MPCC, Gérard Guillaume va à l’encontre de ce sentiment : « Le tramadol est tout autant utilisé, sinon plus, dans des sports comme le football, le rugby. Les sports où les athlètes prennent des coups. Mais dans ces sports, le tramadol est administré en tant qu’anti-douleur après les matches. Dans le cyclisme, le problème, c’est qu’il l’est en compétition, sur des courses par étapes. Avec l’enchaînement des courses, le tramadol expose le coureur à des problèmes de santé à cause de ses effets secondaires : somnolences, vertiges. D’un point de vue médical, il est irresponsable de d’administrer ce médicament à un cycliste dans le cadre de la compétition. »

 

Une demande de bon sens, d’un point de vue sanitaire ; une réponse d’un point de vue purement antidopage

MPCC ne demande pas l’interdiction du tramadol hors-compétition mais en compétition. « Tous les sports ne sont pas exposés de la même façon aux risques. Les sports de vitesse sont difficilement compatibles avec la prise de tramadol en compétition. Nous posons une question d’un point de vue sanitaire. L’enjeu, c’est la sécurité et la santé des coureurs, pas l’antidopage. Et l’AMA nous répond justement d’un point de vue antidopage. Nous adressons une demande de bons sens. N’importe quel médecin le sait et le constate tous les jours avec ses patients : le tramadol provoque des effets secondaires réels. »

 

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